Je flippe ma race d’être (enfin) artiste.

Ça me travaille # 98

mai 31, 2024

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J’ai eu de nombreux retours et un grand soutien suite à mon article précédent « Je décide (enfin) d’être artiste ». Merci à vous et bienvenue aux nouveaux abonnés.

Ceci dit, ces dernières semaines, j’ai entendu des trucs comme : « tu es forte » ou « tu as l’air super relax sur cette décision ». Alors, je pense qu’il faut que je vous confie quelque chose.

Je suis grave flippée à mort de cette décision !!

Ce « coming out », comme l’appelle Estelle Gnana, c’est quelque chose autour duquel je tourne depuis tellement longtemps, qu’il est vrai qu’il y a une part de moi qui est sûre.

Une part de moi est sûre que c’est le bon chemin par lequel passer. Je ne suis pas certaine que ce soit là ma ligne d’arrivée, et que c’est ça que je fais faire toute ma vie, peut-être pas, et peu importe.

Par contre, ce dont je suis sûre, c’est que je suis tellement frustrée et énervée contre moi-même d’avoir tourné autour toutes ses années sans oser me lancer, que je sais le pouvoir de cette décision.

Et ce pouvoir, n’a clairement pas tardé à se révéler : j’ai flippé ma race.

Oui, je flippe ma race, quotidiennement, depuis plus de 15 jours.

Maintenant, que je ne me demande plus « si je veux devenir artiste pro », mais « comment le devenir ? », je suis confrontée à la mise en réalité de mon rêve.

Toutes ces choses, qui semblaient me rebuter ou m’inquiéter de loin, m’inquiètent désormais de plus prêt.

Je veux parler :

-       De la difficulté financière et organisationnelle de créer en étant en auto-production (en attendant que peut-être un jour, quelqu’un estime que je sois assez « bankable » pour faire le « sale » travail à ma place. Mais est-ce que ce jour-là, j’aurais finalement vraiment besoin de cette personne ou de cette structure ? Si, pour viser un niveau supérieur, sans doute ?)
-       De difficulté de compréhension du monde de la musique (les droits, les redevances, les groupes pro, les métiers, les rôles, les habitudes du milieu,…)
-       De la difficulté de se faire rémunérer correctement pour un métier « passion » (et ça, quand je vois le travail acharné des artistes, ça j’enrage !)

Alors, non, ne vous imaginez pas que depuis mon dernier article, je sirote des mojitos en faisant de la guitare sur la plage, car c’est faux !

Je suis plutôt en train de faire les 400 pas dans mon salon, jonché de linge propre et de crayons de couleur, en me demandant « mais c’est quoi ce bordel ? » à la compréhension de chaque nouvelle information.

Comme on le sait tous, le flip, le stress, la pression, ça ne fait pas toujours avancer. Moi, ça a même tendance à me faire procrastiner à mort. Donc, je suis fatiguée (parce que je stresse), et au lieu d’avancer à mon rythme et de prendre confiance en moi, je repousse absolument les ¾ de ma to do list. Ce qui a pour effet, de, en plus, me faire culpabiliser, et me demander si je suis à la hauteur.

Heureusement, j’ai un bagage en tant qu’indépendante qui m’aide beaucoup. Cela fait 6 ans que je suis à mon compte dans un autre domaine, et même si je sens bien que mon changement de mode de vie est assez fort, je peux m’appuyer de nombreuses compétences acquises ces dernières années. J’ai un bon bagage et je peux avoir du recul et de bonnes ressources pour me lancer en artiste-indépendante. Encore faut-il que je m’autorise à lever un peu le pied, regarder dans le rétroviseur, et rouler à la vitesse de croisière pour ne pas me cramer.

J’ai besoin de célébrer ce choix.

Pas la victoire finale.

célébrer d’avoir (enfin) fait un choix.

Pas un “bon” choix.

D’avoir finalement osé faire ce putain de choix.

Et ce n’est pas parce que le choix est posé qu’on a fini le chemin.

Oh, punaise, non, tout le fait que commencer en fait.

Aujourd’hui, il semblerait que j’ai un énorme besoin de voir plus loin, bien-sûr, j’aimerais savoir si ça va « marcher » avant même de le faire. Mais ça prend du temps de le faire. Ça prend même du temps de définir un « vrai » objectif, le sien. Je sais que les choses les plus solides dans le temps, prennent le plus de temps à construire.

Finalement, je crois que c’est ça être indépendant, c’est apprendre à construire des châteaux en Lego, de A à Z, en organisant tout soi-même, en créant, en imaginant, en adaptant, en mettant la main à la patte, en demandant de l’aide, en avançant même les jours de pluie, et en s’autorisant des pauses. C’est savoir que le prochain château, on le fera différemment, mais on aura déjà plus d’expérience pour le faire.

Je ne crois pas que la vie d’indépendant soit nécessairement une vie solitaire.

Moi, pour l’instant, j’ai besoin de mener mon projet en « solo », mais je sais qu’un jour cela changera. Il faut d’abord que je prenne confiance en moi.

Alors, voilà, je ne sais pas sous quelle ambiance le mois de juin va venir me cueillir. Mais, je sais que j’avance peu à peu. Et que la période « je flippe un max » est une étape, normale, qui va disparaître. Non, peut-être pas disparaître, mais s’apaiser un peu.

Je peux vivre avec ça.

Je peux vivre avec cette incertitude, cette difficulté, ce métier aux conditions si « What the fuck ? ».

Je peux parce que je sais que je veux ces emmerdes là.

(un petit clin d’œil à Mark Manson, et son livre « l’art subtil de s’en foutre »)

Bon, et toi, quelles emmerdes tu veux plus que tout au monde ?

A bientôt,

Lucie

PS : Et je n’ai même pas parlé des enfants : « petits enfants petits problèmes, grands enfants… » haaaaaaaaa

Les RDVs du mois de juin :

-  Jeudi 6 juin : je serai en concert au domaine Saint Claud (Saint jean de védas), entrée gratuite, dans un lieu exceptionnel, chill et smooth garantis (de 18h30 à 22h)
-  Dimanche 9 juin : concert collectif d’artistes biterrois au festival « les lunes bleues » à Béziers. RDV à 18h30 ! (tu peux venir aussi tout le week-end, évènement du samedi au dimanche avec théâtre et musique !)
-   Jeudi 20 juin : je serai à Lille pour un concert privé. Si tu as un plan pour la fête de la musique dans le coin, je suis preneuse !!!

Le reste du temps, je serai chez moi ou en formation, en me demandant comment vivre réellement de ma musique.